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| | Kings of the world | |
| | Auteur | Message |
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yeles In love de John
Messages : 315 Date d'inscription : 09/11/2009 Age : 50 Localisation : physiquement en France mais mon cerveau est à Londres
| Sujet: Kings of the world Ven 7 Mai - 20:36 | |
| Titre : Kings of the world Genre : Romance Disclaimer : Torchwood appartient à la BBC. Je n’en attends aucune rémunération quelconque… Les autres œuvres citées ne sont pas à moi non plus (sinon, je serais riche) Spoilers : aucun Beta : Missy Note de l'auteur : Missy cherchait une nouvelle idée, on en a papoté longuement un soir, c'est parti en vrille et finalement, j'ai hérité d'un sujet. - Spoiler:
Tout avait si bien commencé
- Citation :
- Le générique défilait lentement à l’écran. Ianto était blotti dans les bras de Jack, les yeux encore embrumés. Ils s’étaient accordé une petite journée « off », profitant du fait que la faille n’avait pas montré de signe d’activité depuis quelques jours. Le jeune homme se redressa pour rallumer la lampe qui se trouvait à droite du canapé et Jack en profita pour essuyer rapidement la larme qui coulait sur sa joue. Son gallois lui avait concocté une "petite" soirée romantique avec une sélection de films savamment étudiée. Ils avaient commencé avec « Moulin Rouge », suivi de « Quand Harry rencontre Sally » pour achever en beauté par « Titanic ».
Jack n’était pas vraiment friand de ce type de film, mais il n’avait pas osé refuser la proposition de Ianto. Ils étaient passés par des moments éprouvants ces derniers temps et cette petite récréation « fleur bleue » s’avérait nécessaire.
A sa grande surprise, le capitaine avait été particulièrement bouleversé par le dernier film. Cette histoire d’amour impossible l’avait profondément touché. Mais sa mâle fierté ne voulait pas le laisser transparaître. Il avait donc tout fait pour que Ianto ne s’en rende pas compte. A commencer par effacer le plus rapidement possible les traces de son émotion. Son regard s’attarda sur le dos de son gallois tandis qu’il était en train de ranger le DVD du film. Il avait envie de poursuivre cette soirée et il savait parfaitement comment. Ianto se tourna, se releva et s’approcha du capitaine. Il s'assit face à lui, lui sourit tendrement en passant sa main sur sa joue.
I – ça va ?
J – Hum… oui et toi ?
I – Tu es sûr ? Tu as les yeux rouges.
J – Tu sais, rester comme ça, dans le noir, à fixer un écran, ça n'est pas forcément très recommandé et mes yeux ont du mal.
I – Mouais. Tu veux un café ?
J – ça ne sera pas de refus.
Ianto se leva et se dirigea vers la cuisine. Il n’était pas vraiment dupe. Il était plutôt heureux de voir que son capitaine n’était pas aussi insensible qu’il pouvait le laisser croire et c’est avec un petit sourire de satisfaction qu'il entreprit de préparer son fameux breuvage magique. Il revint un instant après, tenant deux tasses fumantes dans les mains et ils savourèrent leur boisson, les yeux dans les yeux.
J – Et si on prenait un petit bain de réconfort ?
Ianto, surpris par la demande, eut un léger mouvement de recul. Jack avait le regard qui pétillait d’envie, laissant supposer qu’il avait plus qu’une envie de bain de réconfort en tête.
I – Avec des sels ?
J – Oui.
I – Et les bougies parfumées ?
Jack leva les yeux au ciel. Ianto pouvait être très midinette parfois.
J – Oui, avec les bougies parfumées.
I – Ouah ! Je suis gâté alors. Bon, je vais aller faire couler l’eau.
Le jeune homme se dirigea cette fois vers la salle de bain mais une sonnerie l’interrompit. Elle venait du bracelet d’agent du temps de Jack. L’alerte d’activité de la faille s’était manifestée pour son plus grand malheur.
J – Et merde ! On ne peut pas avoir 5 minutes de tranquillité dans ce monde ?
I – Laisse. Je suis sûr que ça n’est rien du tout. Je vais aller vérifier ça, ça ne me prendra pas longtemps. Si jamais c’est plus grave, je te contacte immédiatement.
J – Tu es sûr ?
I – Affirmatif. Je peux te confier l’appartement ? Tu ne vas pas provoquer de catastrophe ?
J – Roooh, tout de même. J’ai plus 8 ans.
I – Parfois, je me pose la question.
J – Ah, ah, ah. Allez, tu ferais mieux de filer, je prépare tout en t’attendant.
Ianto regarda Jack, interloqué. Le capitaine lui adressa un clin d’œil appuyé censé le rassurer, ce qui n’eut qu’un effet relatif. Le gallois attrapa son manteau et comme il ouvrait la porte, il se tourna vers son amant.
I – Jack ?
J – Oui ?
I - 5 minutes seulement ?
J – Idiot va ! Allez, dépêche-toi. Tout sera prêt à ton retour.
Une fois seul, Jack débarrassa la table et rapporta les tasses à la cuisine. Ensuite, il se dirigea vers la salle de bain. Il sortit le flacon de sels parfumés au bois de santal et le posa sur le rebord de la baignoire d’angle puis il ouvrit le robinet et régla la température. Une fois qu’il eut trouvé le réglage idéal, il boucha la baignoire, laissa l’eau couler et versa le sel de manière à en répartir un peu partout. Il sortit ensuite les bougies, les disposa dans la pièce puis les alluma. Il éteignit le plafonnier pour donner à l’endroit un aspect plus « intime ». Enfin, il retira ses vêtements qu’il plia soigneusement. Il les posa sur la chaise qui se trouvait dans un angle de la pièce. Il ne voulait pas gâcher la fin de la soirée par une scène de son compagnon pour des habits semés en vrac. Avant de retirer son bracelet, Jack regarda l’heure. Il ne put s’empêcher de vérifier les informations qui lui provenaient du hub.
J – Il ne devrait plus trop tarder. Je vais m’installer en l’attendant.
L’homme pénétra dans l’eau et s’allongea. Ianto avait vraiment eu une bonne idée en faisant installer cette grande baignoire et Jack appréciait de pouvoir s’y étendre de tout son long. La semaine avait vraiment été éprouvante et le capitaine sentait bien que ses muscles avaient été mis à rude épreuve. Que c’était agréable. Les effluves de santal chatouillaient délicieusement les narines de Jack. Bercé par le bruit de l’eau, il ferma les yeux un instant.
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? – Attention, ce petit joujou vaut une petite fortune.
?? – Pas de panique professeur, je pourrais le poser sur un timbre poste.
? – En attendant, essayez de ne pas le perdre. Sinon, je vous envoie le récupérer vous-même. Compris ?
? – Déstresse Tosh, je ne vais pas le perdre ton joujou.
T – J’espère bien Owen. Mais j’apprécierais que dans le cadre professionnel, tu m’appelles comme le reste de l’équipe.
O – Ok, Professeur Sato.
Le jeune homme ravala sa fierté et s’enfonça dans son siège. Il plaça ses mains sur les commandes.
O – Et c’est parti.
Nous étions quelque part au sud de Terre-Neuve et le Vaillant s’était stationné dans ce coin isolé de l’atlantique Nord où l’épave avait été localisée. Toute l’équipe du professeur Sato était à pied d’œuvre pour exhumer les vestiges de ce qui fut jadis l’un des plus prestigieux fleurons de la marine anglaise.
O – Costello, tu me reçois ? Costello ? Oh ! Suzie, tu m’entends ?
S – Bien sûr que je te reçois.
O – Tu as le plan sous les yeux ?
S – Parée au guidage.
Toshiko Sato était concentrée. Elle fixait attentivement l’écran sur lequel on pouvait voir la progression du Nautile, petit sous-marin télécommandé, bijou technologique qui leur permettait de fouiller la légendaire épave sans risquer la vie du moindre plongeur.
S – Là, tu prends la coursive et tu arrives à l’accès des cabines de première classe. Tu as vu, l’escalier semble presque intact. C’est… impressionnant. Hum… pardon, continue sur 100 mètres, tournes à gauche. Voilà. C’est la suite qu’on recherche. Dégage le passage. Tu devrais, si mes calculs et les données que j’ai sont exacts, trouver ce que l’on cherche. Avec d’infinies précautions, Owen actionna le Nautile pour dégager les débris de bois qui lui barraient le passage.
T – Doucement Owen, ça brouille l’image. Il ne faudrait pas provoquer en plus un effondrement de la structure. Après quasiment un siècle au fond de l’océan, je doute de la solidité des matériaux.
O – Du calme To… Professeur… Je vais l’avoir. Je sens que je touche au but… Encore cette planche… Et voilà.
Un immense sourire barra le visage de la jeune femme tandis qu’elle voyait l’objet de ses recherches apparaître enfin à l’image. Elle attrapa son talkie et donna l’ordre à l’équipe de récupération d’intervenir. Deux heures plus tard, elle était sur le pont du Vaillant, entourée d’Owen et Suzie, à regarder l’immense grue se baisser pour y déposer…
O – Ce fichu coffre-fort ! On en a bavé pour le trouver celui-là. J’espère que ça va payer.
T - Du calme Owen. Si tout ce qu’on a comme données des assureurs de l’époque est juste, ça devrait être Noël avant l’heure. Attrape-ça !
O – Cigare ? Merci !
T – C’est l’occasion tu ne crois pas ? Tu te rends compte ? La larme du temps, la plus célèbre montre à gousset de l’ère victorienne. Elle a été fabriquée par le grand horloger royal, cadeau de mariage de sa Majesté la Reine Victoria à son époux. Mais on devrait être rapidement fixés. Rhys ? Tu peux ?
Un homme s’avança, armé d’un pied-de-biche qu’il inséra entre la porte et le bord du coffre. Après quelques minutes à appuyer, la porte céda et le coffre s’ouvrit, laissant s’écouler ce qu’il contenait encore d’eau salée.
Toshiko se baissa, enfila ses gants en plastique et commença à fouiller à l’intérieur. Elle y trouva des vestiges de billets de banque, une pochette en cuir détrempée, mais aucune trace de montre. Le sourire qui se trouvait sur le visage de la jeune femme s’effaça. Elle se releva et fit un signe de la main à Suzie, lui demandant de récupérer ce qui se trouvait dans le coffre pour le porter dans le labo. Ils trouveraient peut-être une piste.
O – Bon, je suppose qu’on ne va pas le fumer tout de suite.
T – Non, tu peux le ranger. Qui sait, peut-être bientôt.
La jeune femme se rendit en cuisine pour se servir un café réconfortant. Elle était là, depuis 20 minutes, à réfléchir aux derniers événements et à sa motivation dans cette histoire lorsque son talkie la ramena à la réalité.
S – Professeur ?
T – Oui ?
S – Vous devriez venir voir. On a fait une découverte surprenante. On vous attend au labo. Toshiko sortit de la cuisine au pas de course et se rendit au laboratoire. Suzie était penchée au-dessus d’un bassin de nettoyage, un tuyau à la main.
T – Qu’est-ce que tu as à me montrer ?
S – La pochette de cuir. Celle qui était dans le coffre.
T – Oui ?
T – Elle contenait une feuille. Après un premier scan, j’ai eu l’impression que quelque chose d’important se trouvait sur cette feuille. J’ai l’impression que je ne me suis pas trompée. Regardez…
Sous les yeux ébahis de Toshiko, Suzie était en train de dégager une portion de dessin. Portion sur laquelle on pouvait voir… une montre ! LA montre !
T – Elle était donc bien là ! Tu peux dégager le reste du dessin ?
Au fur et à mesure que Suzie passait le jet sur la feuille, avec mille précautions, le dessin apparaissait et les yeux de Toshiko s’écarquillaient. Un jeune homme, simplement vêtu de… en fait, seule la montre couvrait une partie de ce qui faisait de lui un homme. Il y avait quelque chose d’indéfinissable sur son visage. C’était un dessin d’une finesse fascinante. Le professeur se dit qu’avec ce dessin, ils arriveraient peut-être à obtenir des réponses supplémentaires qui les rapprocheraient de La larme du temps.
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Quelques jours plus tard, à des centaines de kilomètres de là, une jeune femme était en train d’éplucher des légumes dans la cuisine tout en regardant les informations d’un air distrait. Mais son attention fut attirée par le reportage qui venait de démarrer.
« L’équipe du Professeur Sato progresse dans ses recherches sur l’épave. De nombreuses découvertes ont été faites et un nombre considérable d’objets divers a été remonté à la surface. La scientifique espère que tout ceci permettra d’en savoir plus encore sur la véritable histoire de cette terrible tragédie qui a fait plus de 1800 victimes. Ses recherches se portent tout précisément sur un objet mythique, la célèbre montre La larme du temps.
T – Regardez ce dessin. C’est la preuve irréfutable que l’objet était à son bord si on se fie à la date qui figure au bas de la feuille : 14 avril 1912. Il a été fait le jour même du naufrage. Il n’y a aucun doute là-dessus. La datation est formelle, le dessin est authentique. Si jamais quelqu’un sait quoique ce soit au sujet de ce dessin, ou de la personne figurant sur l’image, qu’il nous contacte dès que possible. »
? – Ouah ! Grand-père ? Viens voir !
?? – Oui ? Qu’y-a-t’il ?
? – Ils parlent de ton bateau aux infos. Ils ont fait une découverte dans l’épave. Tu devrais voir ça. C’est… surprenant.
L’homme âgé qui se trouvait dans le salon se dirigea vers la cuisine et regarda l’écran. Il poussa un petit cri de surprise.
? – Qu’est-ce qu’il y a grand-père ?
?? – Ça par exemple ! Je ne pensais pas le revoir un jour.
? – Le revoir ? Tu le connais ce beau jeune homme ?
?? – Oui ma chérie. Ce beau jeune homme sur le dessin, c’est moi.
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| | | Antoinette complétement accroc à John
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| Sujet: Re: Kings of the world Sam 8 Mai - 1:39 | |
| C'est un peu "Titanic" rencontre "Cat's Eye" rencontre "Roméo et Juliette" (bah oui "kings of the world"... )Sinon, je sens que ça va être bieeeeeeeen prise de tête de savoir à quelle époque on se situe, qui était sur le Titanic et comment, et pourquoi diable Tosh / Owen / Susie (yeah! pas de Gwen!!) et Rhys (Rhys?!) ne traînent pas avec J & I. Bois de sental, très bon choix (Jack dans un bain parfumé "bois de santal", ah là là )! Jack qui verse une larme devant "Titanic", là je suis épatée (j'ai même pas pleuré, moi ) La Larme a des "pouvoirs"? L'équipe du professeur Sato est dans un monde parallèle? Pourquoi Ianto est-il toujours aussi féminin dans l'imaginaire collectif? | |
| | | yeles In love de John
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| Sujet: Re: Kings of the world Ven 4 Juin - 14:20 | |
| Je sais pas... à cause de son goût en terme de vêtements, son sens de la rigueur, ses talents pour tenir un intérieur... je ne sais... mais ça me paraissait tellement évident ^^ Et hop, la suite. - Spoiler:
- Citation :
-
trying to remember
Deux semaines plus tard, l’équipe du Professeur Sato au grand complet se tenait prête sur le pont du Vaillant. Ils attendaient un invité particulier. Un des seuls témoins survivants de la catastrophe. Ils espéraient que l’éventuel récit que cette personne ferait les rapprocherait de La larme du temps. Le bruit de l’hélicoptère qui s’approchait fit monter l’excitation déjà très forte chez certains. L’appareil se posa et Toshiko commença à s’approcher lorsque les pales furent totalement immobilisées. Elle était accompagnée de Rhys qui tendit la main pour aider les passagers à descendre. Par galanterie, ce fut d’abord le tour de la jeune femme puis il assista le vieil homme. Toshiko s’avança et lui serra énergiquement la main.
T – Professeur Sato. Je suis ravie de vous accueillir à bord du Vaillant M. Harkness. J’espère que vous avez fait bon voyage.
M. H – Excellent. Ça faisait bien longtemps que je ne m’étais pas amusé comme ça. Mais s’il vous plaît, pas de cérémonial, vous pouvez m’appeler Ianto. Permettez-moi de vous présenter ma petite fille Gwen.
Toshiko sentit le rouge lui monter aux joues face au sourire charmeur qui s’affichait sur le visage de Ianto. Malgré son âge avancé, il était presque centenaire, il ne manquait pas de charisme. De magnifiques cheveux argentés encadraient son visage et ses yeux d’un bleu profond étincelaient de malice. A côté du professeur, Rhys souriait bêtement à la jeune femme qui se tenait à la droite de son grand-père.
T – Enchantée Ianto. Rhys que voici va vous accompagner à vos cabines pour vous permettre d’y déposer vos affaires. Nous nous retrouverons au labo une fois que vous vous serez installés.
Quelques minutes plus tard, Ianto et sa petite fille arrivèrent au laboratoire où toute l’équipe les attendait. Gwen aida son grand-père à s’installer puis se mit en retrait. Rhys apporta des rafraîchissements qu’il proposa à l’assistance et Toshiko alluma alors l’écran qui se trouvait à côté d’elle.
T – Vous voulez le voir ?
I – Bien sûr. Je n’ai pas fait ce trajet pour prendre une orangeade avec vous, même si votre compagnie est charmante mademoiselle.
Elle ne put s’empêcher de rire mais, se ressaisissant tout de suite, elle se tourna vers Owen.
T – Tu peux y aller.
O – Ok !
Owen s’installa confortablement dans le fauteuil, passa ses mains dans les commandes et actionna le Nautile. Après quelques minutes, des images de l’épave apparurent à l’écran. Ianto approcha timidement la main et effleura le poste, visiblement ému par ce qu’il voyait.
I – C’est impressionnant ce que l’on arrive à faire de nos jours.
T – Et vous n’avez pas tout vu. Rhys, tu peux apporter le dessin ?
R – Tout de suite.
Rhys approcha, tenant un cadre dans les mains. Il le posa sur la tablette qui se trouvait entre Toshiko et Ianto et se remit en retrait, non sans avoir fait un petit sourire à Gwen au passage. Celle-ci, poussée par la curiosité, se pencha pour regarder le dessin qui se trouvait à l’intérieur du cadre et ne put s’empêcher de pousser une exclamation d’admiration.
G – Ouah ! Grand-père, quel beau gosse !
La réaction spontanée de la jeune femme fit sourire Ianto. Il resta un instant à contempler le dessin sorti tout droit d’un autre temps. Une nouvelle fois, il fut saisi par l’émotion tandis qu’il caressait le verre du bout des doigts. Le papier était certes légèrement jauni mais l’esquisse exécutée au crayon était intacte. Le froid de l’eau l’avait préservée au fil des ans. Ianto soupira, songeur, puis il releva la tête.
I – J’ai eu mon heure de gloire j’avoue. C’était il y a bien longtemps. Je ne pensais vraiment pas le revoir un jour.
T – Le dessin a été retrouvé dans le coffre-fort d’une suite de première classe. Vous me confirmez qu’il s’agit bien de vous ?
I – C'est bien moi.
T – Donc, vous admettez par la même occasion avoir porté la larme du temps ?
I – On peut dire que j’ai eu cette chance en effet. 24 carats de merveille horlogère, un magnifique cadran en ivoire des indes, cadeau de la Reine Victoria à son époux Albert de Saxe-Cobourg-Gotha à l’occasion de leur mariage le 10 février 1840. Cette montre a disparu peu de temps après le décès du prince consort. Certains objets ont été dérobés à l’insu de sa majesté et la montre a miraculeusement réapparu quelques années après son propre décès.
T – J’aimerais savoir, si ça ne vous pose pas de problème, dans quelles circonstances vous vous êtes retrouvé à porter cette montre ?
I – Je vais essayer.
Gwen prit une chaise et s’assit à côté de son grand-père. Les autres membres de l’équipe s’approchèrent et prirent place dans le cercle. Ianto ferma les yeux quelques secondes et prit une profonde inspiration. Lorsqu’il les ouvrit à nouveau, Toshiko eut l’impression d’y déceler un éclat différent et se sentit soudainement en confiance. Allait-elle obtenir des réponses à ses questions ? La jeune femme se redressa dans son siège.
I - Ça fait tout de même plus de 80 ans et…
T – Si vous avez du mal à vous souvenir, ça n’est pas grave.
I – Vous voulez connaître toute l’histoire ? Si vous m’interrompez tout le temps, on n’y arrivera jamais.
T – Pardon… Oui, s’il vous plaît.
I – Ça fait plus de 80 ans et pourtant j’arrive encore à me rappeler l’odeur de la peinture fraîche et de l’encaustique. Le bateau se tenait fièrement dans le port de Liverpool, scintillant sous le soleil et tous les passagers se pressaient pour monter à son bord. Pour beaucoup, ce navire représentait les rêves qu’ils allaient réaliser une fois arrivés aux Etats-Unis. Pour moi, ça n’était qu’un simple bateau négrier qui m’emportait malgré moi vers un destin que je ne voulais pas. Je venais tout juste de fêter mes 18 ans. La perspective de voguer à l’intérieur du plus magnifique paquebot du monde aurait dû m’enchanter, comme tout le monde. D’extérieur, j’étais un jeune homme de bonne famille, bien fait de sa personne et bien mis. J’étais plutôt d’un naturel calme et discret. Mais à l’intérieur de moi, je hurlais.
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? – Attention à ce carton ! C’est un chapeau fabriqué à Paris ! Veuillez apporter tous ces bagages dans la suite Robusta. Ianto mon cher, que pensez-vous de ce petit bateau ? N’est-ce pas magnifique ?
Le jeune homme se tourna vers la jeune femme qui venait de lui adresser la parole. Elle le regardait comme on regarde une possession, avec fierté et dédain. Il savait pertinemment qu’elle ne l’aimait pas, mais malheureusement, il n’avait pas le choix. Son père ne lui avait pas laissé ce luxe. La famille Hallet était une riche et puissante famille américaine qui avait réussi dans le pétrole et qui en dominait d’ailleurs le marché. Pour la famille Jones, s’unir à la famille de la jeune femme était la seule solution qu’ils avaient trouvé pour se sortir d’une terrible impasse financière qu’ils avaient réussi à cacher du grand public jusqu’à présent.
Lisa était l’unique héritière de l’empire colossal que son père avait bâtit et Ianto lui avait semblé être le futur mari idéal. Poli, discipliné, intelligent, mais pas trop, il remplirait parfaitement son rôle à ses côtés. Sans doute lui permettrait-il d’avoir de beaux enfants aussi. De plus, le renom de la famille de Ianto en Europe serait un puissant atout pour étendre l’empire Hallet. Les fiançailles avaient été célébrées à Cardiff lors d’une somptueuse réception et ils s’apprêtaient à gagner le nouveau continent afin d’y préparer le mariage.
C’était donc la mort dans l’âme que Ianto allait embarquer à bord de l’immense transatlantique. Résigné, il offrit un sourire timide à la jeune femme.
I - Magnifique oui. Quand je pense aux milliers d’ouvrier qui ont sué sang et eau pour le bâtir et qui n’auront pas la joie de monter à bord.
L – Vous devriez être fier de votre pays mon cher. C’est tout de même une superbe prouesse technique !
Profitant du fait que Lisa lui tournait le dos à ce moment là, Ianto leva les yeux au ciel. Comment pourrait-il être fier ? Ce bateau avait été construit en Angleterre. Lui, il était gallois ! Il réalisa alors que sa future épouse ne comprendrait jamais la nuance. Son père remarqua la réaction du jeune homme et lui colla un coup de coude bien senti dans les côtes.
I – Aouch !
L – Qu’y a-t’il ?
I – Hum ? Non, rien, j’ai juste buté dans la malle qui se trouvait sur mon passage. Il faut dire que j’étais tellement absorbé par la contemplation de la magnifique structure bâtie par mes compatriotes britanniques.
La jeune femme ne releva pas le ton sarcastique avec lequel Ianto avait prononcé se dernière phrase. Le regard foudroyant de Mr. Jones en revanche, ne laissa aucun doute au jeune homme sur le fait qu’il aurait sans doute droit à une petite mise au point musclée lorsqu’ils seraient seuls dans leur cabine.
Il offrit poliment son bras à sa promise et ils montèrent ensemble sur la rampe d’accès suivis par le père de Ianto et Mr Davidson, le garde du corps de Lisa. Ils pénétrèrent ensuite dans le grand hall d’entrée et Ianto resta un instant immobile, subjugué par le spectacle qui s’offrait à lui. L’immense escalier en bois précieux était tout simplement magnifique. Lisa se tourna vers lui, lui faisant comprendre qu’ils ne devaient pas s’attarder ici s’ils voulaient prendre leurs quartiers dans leurs appartements avant le départ. Mais Ianto ne l’entendait pas de cette oreille. Il souhaitait prendre tout le temps qu’il lui était possible de prendre. Profiter de ce qui lui restait de liberté était son seul objectif. Il lui fit un bref signe de tête.
I – Je vous rejoins dans quelques minutes.
L – Comme vous voudrez mon cher mais n’oubliez pas que le souper sera servi dans une heure. Mr. Jones ? Si vous voulez bien m’accompagner ? Davidson ?
Ianto regarda les trois personnes s’éloigner puis il se tourna vers la grande pendule qui se trouvait à mi-chemin de l’escalier. Délicatement, il passa les doigts sur le cadran et soupira.
I – Si seulement le temps pouvait s’arrêter.
Au même instant, dans un bar du port, une partie de poker battait son plein. Une foule compacte s’était amassée autour de la table où se trouvaient les joueurs, deux immigrés danois face à deux américains. Au centre de la table, on pouvait voir ce qui avait été misé, une somme d’argent non négligeable ainsi que deux billets pour le voyage inaugural du paquebot qui était amarré au quai voisin et que l’on pouvait admirer de la fenêtre. C’était le dernier coup et l’ambiance était plutôt tendue. La nervosité chez les deux danois faisait sourire l’un des deux américains. Un sourire qui aurait fait se damner n’importe qui, même le tenancier de l’établissement qui se surprit à soupirer d’envie.
Danois 1 - Jij is te zeker van jij ! (tu es trop sûr de toi)
Danois 2 - Met de hand die j' heeft men kan niet verliezen (avec la main que j’ai, on ne peut pas perdre)
L’autre américain regardait son partenaire, inquiet. Toutes ses économies étaient sur la table et il n’avait pas envie de les voir s’envoler en fumée. L’autre homme regardait ses cartes attentivement. Il prit une profonde inspiration.
? – John ?
Jo – Oui Jack ?
J – Tu as pensé à dire au revoir à Janet ?
Jo – Non, pourquoi ?
J – Parce que tu n’es pas prêt de la revoir. Full aux rois par les as. On part en Amérique mon grand !
Jack avait posé ses cartes dans un geste triomphal et s’était relevé pour serrer John dans ses bras. Il regarda ensuite ses deux adversaires. L’un deux se leva brusquement, visiblement très en colère.
Danois 1 - Jij gaat de dag van jouwe geboorte betreuren (tu vas regretter le jour de ta naissance)
Le sourire de Jack s’effaça tandis qu’il voyait l’homme serrer son poing. Il ferma les yeux. Mais le danois colla un violent uppercut sur le visage de son partenaire. Le patron de l'établissement, amusé par la scène, interpella Jack.
Patron – Tu veux partir en Amérique ?
Jack – Oui, pourquoi ?
D'un signe de tête, l'homme lui indiqua l'horloge qui trônait sur le mur derrière le comptoir.
Patron – Parce qu’ils vont lever l’ancre.
Précipitamment, Jack et John prirent tout ce qui se trouvait sur la table, l’argent ainsi que les précieux billets. Ils attrapèrent ensuite leurs baluchons respectifs et sortirent en trombe du bar pendant que les deux danois continuaient de se battre, encouragés par les clients. Ils coururent comme des dératés parmi la foule qui circulait sur le quai, essayant de ne pas tomber. Sur le chemin, Jack alpagua un officier de marine.
J – L’accès des troisièmes classes ?
O – A cent mètres sur votre gauche. Dépêchez vous, ils vont bientôt fermer.
J – Ok, merci !
Et effectivement, lorsqu’ils arrivèrent, ils virent que les officiers de bord étaient en train de retirer la planche d’accès. Jack leva la main, mettant ainsi en évidence les deux billets qu’ils avaient gagnés.
? – Hey ! Vous avez passé les contrôles d’hygiène ?
J – Oui, on n’a pas de poux, ni de maladie honteuse.
Jo – Parle pour toi.
D’un bond, ils atterrirent dans le petit hall d’accès. Ils y étaient arrivés, ils étaient à bord. Ils déambulèrent pendant plusieurs minutes, à la recherche de leur cabine. Une fois la porte DW10 trouvée, ils entrèrent. On était loin du grand luxe. Six lits superposés, trois de chaque côtés de la cabine, étaient à disposition des passagers qui allaient l’occuper. Il y avait déjà quatre personnes à l’intérieur, quatre danois.
Danois 1 - Wie zijn deze mensen? (Qui sont ces gens ?)
Danois 2 - Ik weet niet (Je ne sais pas)
Danois 3 - En waar Hans en Karl zijn? (Et où sont Hans et Karl ?)
Ne prêtant pas attention aux quatre personnes qui les observaient avec méfiance, Jack et John jetèrent leurs baluchons sur les lits disponibles. Ils étaient au comble de l’excitation. Ils savaient qu’ils allaient effectuer le voyage de leur vie.
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| | | Johanne complétement accroc à John
Messages : 1541 Date d'inscription : 03/12/2009 Age : 66
| Sujet: Re: Kings of the world Ven 4 Juin - 20:41 | |
| Bon, je ne lirais qu'une fois la fic terminée.
Mais j'aimerais bien discuter de cet imaginaire d'un Ianto féminisé (besoin de tendresse, collage excessif etc ....) Toinette toi la grande dame du topic inséré au bon endroit - tu me guides - je veux en discuter - quitte à ne faire qu'un monologue.
Yeles, ou Toinette, avisez-moi quand les fics postées sont complètes siouplait? | |
| | | Antoinette complétement accroc à John
Messages : 2553 Date d'inscription : 02/10/2009 Localisation : District 12
| Sujet: Re: Kings of the world Sam 12 Juin - 20:41 | |
| Alors… on a un passé où le jeune Ianto Jones (il s'appelle bien Jones) s'apprête à épouser une Lisa Hallet. Jusque là… Jack et John embarquent, et on peut s'attendre à un coup de foudre entre Ianto et Jack ; d'ailleurs, si Jack avait la bonne idée de s'appeler Harkness, Ianto va prendre son nom, comme Rose (pas celle du Doc, l'autre )" longdesc="8" />) Ce qui donnerait un futur avec… ... un vieil homme, Ianto Harkness, qui se remémore son voyage. On est dans le futur, hmm. En tout cas, par rapport à la croisière. La petite-fille, on ne sait pas trop par qui elle a été fabriquée Toshiko Sato, elle cherche la montre, et on a un Owen et un Rhys pas identifiés. Là où ça se complique, c'est que "notre" Jack et "notre" Ianto sont peut-être dans une 3e zone temporelle En tout cas, ces deux-là, ils ont l'air d'être Jack et Ianto. Admettons que les recherches aient lieu pendant l'année qui n'a pas existé (mais déjà ça... ). Ça n'explique pas la présence de Suzie. Et comme tu fais des recherches, Yeles, j'en déduis que ce n'est pas le Titanic non plus. Très très bizarre cette histoire. J'ai hâte de voir Jack et Ianto crier qu'ils sont les "kings…" | |
| | | yeles In love de John
Messages : 315 Date d'inscription : 09/11/2009 Age : 50 Localisation : physiquement en France mais mon cerveau est à Londres
| Sujet: Re: Kings of the world Mar 31 Aoû - 15:04 | |
| Allez, ça fait quand même plus de deux mois que le bateau est parti ^^ - Spoiler:
At the first sight - Citation :
- Lisa se tenait sur le pont de promenade privé, à regarder par la fenêtre la terre qui s’éloignait. Elle se dirigea vers le grand salon où Ianto était occupé à dérouler des affiches de cinéma en compagnie de la femme de chambre qui leur avait été allouée par la compagnie. Fantasmagorie, Le voyage dans la lune, Frankenstein, il ne savait quelle affiche choisir pour égayer la pièce.
L – Vous n’allez tout de même pas nous imposer ces horreurs mon ami.
I – Cette pièce est bien trop sévère et ces affiches ont besoin d’être déroulées. Un peu de couleur ne peut pas nous faire de mal. Ces films sont de magnifiques œuvres d’art et je les aime. Je les trouve fascinants. Vous verrez, d’ici quelques années, le monde entier sera de mon avis.
L – De la poudre aux yeux, tout juste suffisant pour un numéro de cirque. Quelle perte de temps et d’argent.
Le jeune homme ne prêtait pas attention aux remarques désobligeantes de sa fiancée, tout absorbé qu’il était par la contemplation de l’affiche qu’il tenait dans les mains. Cette pauvre Lune, un obus coincé dans l’œil droit, le ciel étoilé derrière elle et des fées stellaires dansant en dessous. Il restait là, hypnotisé par l’image, son esprit était déjà dans les étoiles.
I – On a l’impression de rentrer dans l’imaginaire de celui qui crée ces merveilles. C’est empli de vérité, pas de logique.
Femme de Chambre – Et qui a réalisé celui-ci ?
I – Georges Méliès.
L – Il s’appelle Méliès et il restera inconnu. Vous verrez.
Ignorant une nouvelle fois Lisa, Ianto se dirigea dans la pièce d'à côté, la femme de chambre à sa suite, tenant dans ses mains l’affiche qu’il voulait y accrocher. Sa future épouse ne partageait vraiment pas son amour pour le septième art. Encore une chose qui les séparait, une parmi tant d’autres. Mais peu importait, le jeune homme voulait rendre son voyage le moins sinistre possible et cette petite touche de fantaisie l’y aiderait sûrement. Tout du moins il l'espérait.
Ensuite, il termina de déballer ses costumes, refusant l’aide du majordome pour le faire lui-même. Ianto était pourtant habitué au personnel de maison mais il préférait agir seul, comme ça, il était au moins sûr que cela serait fait à son idée. Et puis il était plus prompt à rendre service qu’à être servi et ce, depuis sa plus tendre enfance. La mort prématurée de sa mère, le désintérêt profond de son père, tout ceci avait contribué à le forger ainsi, indépendant, serviable, ordonné et fidèle.
La journée s’écoula doucement, trop doucement au goût du jeune gallois qui commençait à sentir une sensation de malaise grandir en lui. Pour tenter de l’oublier, il se fit un café en cuisine. Il avait réussi à convaincre le maître de pont de le laisser entrer et de lui donner l'accès au magnifique percolateur venu tout droit d’Italie, fabriqué spécialement pour la croisière inaugurale. Il remonta ensuite s’installer dans la promenade privée pour siroter le délicieux breuvage de jais qui embaumait la pièce à présent. Lisa s’était absentée et il pouvait admirer les côtes françaises puisque le paquebot allait faire escale à Cherbourg.
A l'occasion de cette escale, une femme monta à bord. Elle était connue sous le nom de Margareth Blaine, mais tout le monde l’appelait Molly. D’ailleurs, plus tard, elle serait appelée « L’insubmersible » Molly Blaine. Feu son époux avait fait fortune en trouvant de l’or dans l’ouest des Etats-Unis. Elle faisait partie de ceux que le père de Ianto qualifiait de « nouveaux riches ». Autant dire qu’il l’appréciait peu et c’est sans doute ce qui poussa le jeune homme à s’intéresser à elle d’un peu plus près. Par défi ? Par intérêt ? Par simple sympathie peut-être ? Sans doute un subtil mélange des trois.
La croisière suivait son cour. Le bateau voguait à présent au large de l’Irlande et l’immensité de l’océan s’offrait à la vue des passagers. Le commandant de bord, Edward J. Smith, décida alors qu’il était grand temps pour lui d’ordonner la mise en route des dernières chaudières afin que cette merveille puisse atteindre sa pleine puissance. L’officier adjoint se dirigea vers un téléphone de bord pour transmettre l’ordre du commandant à la salle des machines. Les hommes s’activèrent, chargeant les monstrueuses chaudières de charbon, suant sang et eau pour que le géant d’acier puisse enfin avancer à pleine vitesse. La pression montait et les gigantesques pistons accéléraient leur cadence.
Jack et John se trouvaient sur le pont, tous deux couraient pour rejoindre la proue du navire. Il faisait un temps magnifique et l’océan luisait sous le soleil. Ils s’appuyèrent sur la rambarde, à regarder la pointe du bateau fendre l’océan. Dans l’écume des vagues, ils virent sauter des dauphins qui accompagnaient le vaisseau dans sa course. C’était la première fois qu’ils en voyaient. Vus d’aussi haut, ils semblaient minuscules.
J – Regarde celui-là, il tient bien la cadence !
Jo – Oui, je le vois, je me demande bien quel goût ça a d’ailleurs.
J – Rhooo, t’as vraiment un don pour gâcher la magie. Profite plutôt !
Jack regarda John en souriant puis il monta sur la rambarde et se tint au câble qui était fixé sur la pointe de la proue. Le vent lui fouettait le visage et faisait voler ses cheveux. Il prit une profonde inspiration et se mit à hurler à pleins poumons.
J – Wouhou !
Jo – Regarde, on peut presque voir la statue de la liberté d’ici. Elle est toute petite mais on la voit ! On sera les rois là-bas tu verras.
Jack éclata de rire voyant que son enthousiasme avait gagné son ami. Il se redressa, lâcha le câble et, regardant droit vers l’horizon plein de promesses qui s’étendait devant eux, il laissa exploser sa joie.
J – JE SUIS LE ROI DU MONDE !
Et tous deux se mirent à hurler en chœur, face à l’immensité de l’Atlantique, à des centaines de lieues de toute préoccupation terrestre. Pas un obstacle en vue, pas une côte, rien que le bleu de cet océan que seul le majestueux navire troublait.
-----------------------
C’était l’heure du déjeuner et Ianto, Lisa ainsi que Monsieur Jones, étaient installés à une table de choix. Joseph Bruce Ismay, le directeur général de la White Star line, présidait. A sa gauche, Margareth Blaine était en train de consulter la carte du repas. Lisa, quant à elle, se trouvait à la droite de l’homme d’affaires qui retraçait le parcours de la conception du navire.
JBI – C’est le plus gros objet mobile fabriqué par l’homme dans toute sa longue histoire. Et nous devons cette merveille à son concepteur, Monsieur Andrews qui l’a dessinée de la quille au pont supérieur.
Thomas Andrews était assis face à Ianto, entre Monsieur Jones et Margareth. Il réajustait nerveusement sa serviette de table. C’était un homme d’un naturel plutôt discret et modeste. Il n’appréciait que peu la façon qu’Ismay avait de le mettre en avant. Ianto l’avait tout de suite trouvé sympathique, bien plus que le président de la compagnie qui paradait comme un paon dans la volière.
TA – Je l’ai peut-être conçu, c’est vrai, mais l’idée originale venait de Monsieur Ismay. Il voyait un navire si grand de taille, si luxueux et si superbe que sa suprématie ne pourrait jamais être contestée. Et il y a réussi. Vous êtes à bord d’un navire de légende.
Ianto écoutait les deux hommes d’une oreille distraite. Pendant qu’un serveur était en train de prendre les commandes, un autre était venu lui apporter une tasse de café et il s’apprêtait, une nouvelle fois, à déguster ce délicieux breuvage. Il avait donné des instructions très précises lorsqu’il s’était rendu en cuisine la dernière fois et il savait que sa boisson favorite serait préparée selon sa méthode. Lisa le toisa du regard. Monsieur Jones n’avait pas l’air plus ravi.
MJ – Ianto, tu sais très bien que j’ai horreur de cette manie que tu as de boire du café.
Le jeune homme se tourna vers son père et, le fixant droit dans les yeux, il avala une gorgée du précieux liquide, en signe manifeste de défi. Lisa se baissa et pris la tasse des mains de son fiancé. Elle versa le liquide dans le vase qui se trouvait devant elle.
L – Il est parfaitement au courant Monsieur Jones.
Puis elle se tourna vers le serveur qui attendait la commande. Ianto se retint d’exploser et regarda, désolé, Margareth qui se trouvait face à lui. Celle-ci observait la scène, visiblement choquée.
L – Nous prendrons l’agneau, saignant et avec un peu de sauce à la menthe. Vous aimez l’agneau mon ami ?
Il se contenta de lui répondre par un timide sourire empli de sarcasme.
M – Est-ce que tu lui donnes aussi la becquée Lisa ?
La jeune femme resta interloquée, se demandant comment elle devait prendre la remarque de Margareth. Voulant éviter l’incident, celle-ci se mit à rire, non sans avoir jeté un petit coup d’œil affectueux à Ianto, lui montrant ainsi qu’il avait tout son soutien.
M – Et qui a eu l’idée de le nommer ainsi ? C’est toi Bruce ?
JBI – Effectivement. Je voulais un nom qui représente la taille, la puissance, la stabilité, le luxe et par-dessus tout, la force.
I – Connaissez-vous le Docteur Freud Monsieur Ismay ? Sa théorie sur la préoccupation du mâle face à la taille des choses devrait vous intéresser.
La remarque fit sourire Margareth et Andrews commença à rire sous cape. Monsieur Jones était outré.
MJ – Que dis-tu là Ianto ?
I – Excusez-moi.
Le jeune homme se leva et quitta le restaurant.
M – On peut dire qu’il a de la répartie ton fiancé. Il n’a pas la langue dans sa poche.
L – Sans doute. Peut-être que je devrais surveiller ses lectures.
Sur le pont des troisièmes classes, Jack était en train de s’adonner à son passe-temps favori. Une planche à dessin sur les genoux, il croquait un père et sa petite fille qui étaient en train d’admirer le paysage. Jack aimait dessiner, il comptait bien pouvoir gagner sa vie avec son art sur le nouveau continent. A côté de lui, John discutait avec un autre passager.
Jo – Ce bateau est magnifique hein ?
? – Ben, c’est un navire irlandais.
Jo – Irlandais ? Je pensais qu’il était anglais.
? – Non, irlandais. 15000 irlandais ont battit ce paquebot. Il est aussi solide que les falaises d’Irlande. Mais ça, c’est anglais. Les chiens de première classe viennent faire leurs besoins ici.
J – ça, c’est pour bien nous remettre à notre place.
? – Ils n’ont pas besoin de ça.
Jack éclata de rire, ce qui troubla légèrement son interlocuteur. Puis, se ressaisissant, il se pencha pour lui serrer la main.
? – Tommy Brockless.
J – Jack Harkness.
Jo – John.
T – ça peut rapporter tu sais les dessins.
Mais Jack ne l’écoutait plus. Il était subjugué par la vision qui s’offrait à lui sur le pont des premières classes. Il était là, cintré dans un superbe costume trois-pièces sombre, le regard plongé vers l’horizon, l’esprit visiblement ailleurs. Tommy le remarqua immédiatement. Légèrement vexé de ne plus être le centre d’attention du jeune homme, il ne put s’empêcher d’essayer de ramener Jack sur les planches du navire.
T – Oh non, oublie-ça. Il te sortira des anges du derrière avant qu’un tel homme s’intéresse à ta petite gueule.
Mais le jeune homme s’en fichait éperdument. Il restait là, à détailler du regard celui qui était accoudé à la rambarde. Il n’arrivait pas à en détacher les yeux. L’ovale de son visage, la finesse des boucles brunes caressées par le vent, la largeur de ses épaules, la puissance manifeste de ses mains, tout chez lui était parfait. Jack était troublé, bien plus qu’il n’aurait pensé l’être un jour.
Ianto cherchait à reprendre son calme. L’air frais du pont lui ferait le plus grand bien. Il ne supportait pas que Lisa le remette à sa place ainsi en public. Mais il ne pouvait rien dire, il ne devait pas risquer de mettre en péril le mariage à venir. Il fixait le lointain, se concentrant pour ralentir les battements de son cœur et sa respiration. Mais tout à coup, il se sentit observé. Du regard, il balaya le pont quand soudain, il le vit. Il chercha à détourner le regard mais il ne put s’empêcher de le fixer à nouveau.
Il était irrésistiblement attiré par l’homme qui était assis en contrebas et qui le regardait maintenant sans aucune retenue. Il y avait chez lui quelque chose d’intemporel et de fascinant. C’était la première fois que Ianto se sentait aussi troublé par la vue d’un autre homme. C’était nouveau, perturbant mais c’était aussi merveilleux. Hélas, tout ceci mettait en péril la démarche initiale de Ianto qui était de retrouver son calme et sa contenance. Il était tout juste parvenu à en regagner un semblant lorsque Lisa arriva pour le ramener dans le restaurant. Après avoir clairement manifesté sa désapprobation, le jeune homme s’en retourna à son déjeuner.
Jack le regarda s’éloigner, intimement convaincu que leurs routes se croiseraient à nouveau. S’il y avait bien une personne en ce monde qui lui était destinée, c’était cet homme.
La suite n'est pas encore pour tout de suite... | |
| | | Antoinette complétement accroc à John
Messages : 2553 Date d'inscription : 02/10/2009 Localisation : District 12
| Sujet: Re: Kings of the world Dim 5 Sep - 0:41 | |
| Hmm... ça ne va pas exactement dans la direction que j'espérais (en tout cas, pour la scène "king..." c'est fichu) À un moment j'ai eu peur que Tommy se mêle à l'histoire mais s'il n'est que figurant, moi ça me va. Pfiou, la "rencontre" entre Jack et Ianto... qu'est-ce que ça va être quand ils vont se parler En tout cas, Yeles, j'espère bien que Lisa va finir... je sais pas, noyée par exemple? :dead: Pitié, tarde pas trop à mettre la suite, il faut qu'il avale son agneau vite fait et retourne voir l'amour de sa vie Ouh, petite question : est-ce que cette fic va comporter un passage NC17? Vu qu'il y a déjà un dessin érotique... | |
| | | yeles In love de John
Messages : 315 Date d'inscription : 09/11/2009 Age : 50 Localisation : physiquement en France mais mon cerveau est à Londres
| Sujet: Re: Kings of the world Mer 16 Nov - 14:14 | |
| Oh ben, ça fait un moment que je ne suis pas venue ici... allez, comme je reprends la plume, je vais déjà mettre ce qu'il me restait à poster tiens ^^ - Spoiler:
Un geste de désespoir - Citation :
- C’était l’heure du dîner dans le restaurant des premières classes. Tous les passagers savouraient les mets délicieux qui leur étaient servis dans la magnifique porcelaine blanche bordée de délicats fils d’or. Les serveurs évoluaient de table en table, apportant là un plat fumant, servant ici un vin des plus fins. Le quatuor à corde égrainait des mélodies légères pour accompagner les convives pendant le repas mais la musique était presque couverte par le brouhaha des conversations.
Monsieur Jones était en grande discussion avec son voisin de droite au sujet des dernières évolutions de Wall-Street. Il était préoccupé par les fluctuations des actions et gardait un œil sur le marché pour s’assurer que le choix qu’il avait porté sur la famille de Lisa était bien le bon. La jeune femme, quant à elle, était en train de demander au serveur qu’on lui apporte du pain frais afin de pouvoir saucer avec gourmandise son assiette.
L’esprit totalement absent, le regard dans le vague, Ianto fixait le verre qui se trouvait devant lui. Il sentait qu’il perdait entièrement le contrôle de son existence. C’était comme si le sol s’échappait sous lui. Il n’avait rien pu avaler du repas. Personne à table n’avait remarqué son trouble. Il faut dire que personne ne lui prêtait attention. Après l’incident du déjeuner, le jeune homme avait adopté une attitude toute en discrétion et il s’était fait oublier du reste du monde.
Tout se bousculait à cent à l’heure dans sa tête. Il savait qu’il n’avait pas d’autre choix que celui qui se présentait à lui mais il aurait aimé qu’il en soit autrement. Sa mère lui aurait été de bons conseils. En fait, si elle avait encore été là, il ne serait sans doute pas assis à cette table, à se morfondre sur cette perspective d’épouser une femme qui n’était pas faite pour lui, une femme qu'il n'aimait pas et qui ne l'aimait pas. Il ne serait sans doute pas rongé par l’angoisse d’avoir à affronter tous les jours ces faux semblants, ces tromperies, ces futilités. Il n’avait pas d’autre choix… Pas d’autre choix ? Vraiment ?
Ne supportant plus de rester en place et profitant du fait que personne ne le regardait, Ianto se leva de table et sortit de la salle. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Un nœud d’angoisse lui tordait le ventre, il avait tellement mal. Il n’avait plus qu’une envie… Fuir. Fuir tout cet avenir dont il ne voulait pas, fuir cette société qui ne lui convenait pas, fuir ce père qui ne l’avait jamais vraiment aimé pour ce qu’il était. Il se mit à courir sur le pont, les larmes aux yeux. Il bouscula quelques badauds sur son passage mais ne s’arrêta même pas pour s’excuser. Il ne voulait plus s’excuser. Il voulait juste… Oui, il voulait juste en finir.
Il avait remonté tout le pont du vaisseau et se trouvait maintenant à la poupe. Lentement, il s’approcha de la rambarde, presque mécaniquement. Il leva doucement les mains pour les poser sur la barrière métallique, puis, plein de détermination et de résignation, il passa de l’autre côté avec mille précautions. Il vérifia que personne n’était présent sur cette partie du pont avec lui et se tourna face à l’océan qui lui tendait les bras, bien décidé à en finir une bonne fois pour toute.
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Jack avait finit par redescendre de son nuage et avait suivit Tommy dans une des salles de troisième classe. On y servait de la bière irlandaise, la musique était bonne et les gens heureux de vivre. Ils dévorèrent le repas qui leur était proposé. Pas de mets savamment cuisinés, ni de vins fins à déguster. Mais peu leur importait. Tant que le repas était chaud et que la bière était fraiche, tout irait pour le mieux. John avait envie de taper le carton et Tommy l’accompagna. Jack n’était pas vraiment d’humeur à jouer. Il avait plutôt envie d’aller prendre l’air à l’arrière du navire.
Il sortit donc de la salle commune et remonta. Il avait trouvé un accès au pont supérieur qui n’avait pas été fermé et il en profita pour passer. Il déambula lentement, savourant le silence qui contrastait radicalement avec l’animation qui régnait à l’intérieur. Laissant son esprit vagabonder, il arriva, sans s’en rendre compte, à l’arrière du navire. Un banc semblait lui être destiné. Il ne put refuser cette proposition de nuit à la belle étoile qui s’offrait à lui. Le froid glacial de l’Atlantique nord ne lui faisait pas peur. Il s’allongea sur le banc, s’emmitoufla dans sa veste et leva les yeux vers le ciel étoilé qui s’étendait au dessus de lui.
Ça devait bien faire vingt minutes qu’il était là, à rêvasser en fixant les constellations qui scintillaient sur le velours noir du ciel quand il entendit soudain des bruits de pas. Quelqu’un arrivait en courant et passa même à proximité de son banc sans s’arrêter. Jack se redressa pour voir ce qu’il se passait. L’éclairage du pont lui permit de voir la silhouette qui s’éloignait déjà en direction de l’extrémité de la poupe. Il se retourna pour voir si quelqu’un poursuivait l’homme qui venait de passer, mais personne. Il se regarda de nouveau en direction de la poupe et se rendit compte que l’homme s’était arrêté de courir.
Un étrange pressentiment le saisit et il décida d’aller voir ce qu’il se passait. Plus il approchait, plus son cœur battait fort sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi. L’autre homme était passé par-dessus la rambarde et semblait vouloir se jeter dans l’océan. Entre le froid de l’eau, les remous provoqués par les hélices et la hauteur de la chute, il ne s’en sortirait jamais. Jack ne pouvait pas le laisser faire, c’était plus fort que lui. Prudemment, il s’avança, il ne devait pas effrayer cet inconnu, sinon, sa tentative pour le sauver aurait l’effet inverse de celui recherché.
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J – Non, ne sautez pas.
Ianto trésaillit et se tourna brusquement. Ce n’était pas le fait d’entendre cette voix venue de nulle part s’élever dans son dos qui manqua de le faire tomber, mais plutôt celui de reconnaître celui qui avait parlé. Jack, réalisant à qui il s'était adressé, se figea immédiatement, n’osant pas faire un pas de plus.
I – N’approchez pas ! Si vous approchez, je saute !
Jack était encore plus déterminé à empêcher le jeune homme de sauter. Il pouvait lire dans ses yeux tout le désarroi du monde, rien ne semblait pouvoir le faire changer d’avis. Le cœur battant à tout rompre, il fit un nouveau pas en avant.
J – Je vous en prie… Donnez-moi la main que je vous ramène sur le pont.
I – Non ! Restez où vous êtes. Approchez et… Et je saute !
Jack s’arrêta à nouveau, fixant Ianto avec inquiétude. Ne voulant rien laisser transparaître de la peur qui lui retournait le ventre, il prit un air dégagé et s’avança vers la rambarde, les mains dans les poches. Puis, avec un air de défi, il se tourna vers le jeune qui se tenait toujours accroché à la barrière de métal, tremblant de froid et de peur.
J – Ça, j’en doute.
I – Et comment ça vous en doutez ? Vous prétendez me connaître et ce que je ferai ou ne ferai pas ?
J – Ben… Vous l’auriez déjà fait.
I – Vous faites insulte à mon intelligence monsieur, partez !
J – Je regrette, mais il est trop tard. Si vous sautez, je vais devoir sauter après vous.
Jack retira sa veste, la plia et la posa sur l’ancre qui se trouvait contre la rambarde. Il retira ensuite ses chaussures qu’il déposa juste en dessous. Ianto le regardait faire, à la fois surpris et désarçonné. Qui était donc cet homme qui semblait vouloir l’empêcher à tout prix de commettre l’irréparable ? Et pourquoi se sentait-il si troublé ?
I – Ne soyez pas ridicule, si vous sautez, vous allez mourir.
J – Vous savez, je suis plutôt bon nageur.
I – La chute seule vous tuera.
J – Oh, ça fera mal, ça c’est sûr. Mais ça n’est pas tant la chute qui me fait peur. C’est plutôt la température glaciale de l’eau.
Ianto réalisa que l’autre homme avait raison. Il commença à avoir des doutes sur sa réelle volonté d’en finir. Était-ce la perspective de plonger dans les eaux glacées de l’Atlantique nord ? La hauteur à laquelle il se trouvait ? Ou bien la voix chaleureuse de cet homme qui tentait de le raisonner ? Il n’aurait su le dire mais à cet instant précis, il se mit à regretter d’être passé de l’autre côté de la rambarde. Jack ne quittait pas le jeune homme des yeux. L’inquiétude se mêlait au désir qui commençait à monter en lui de manière difficilement contrôlable.
I – Si glaciale que ça ?
J – Oh, à vue de nez, je dirais à peine au dessus de zéro.
Ianto déglutit avec difficulté.
J – Vous êtes déjà allé dans la péninsule du Boeshane ?
I – Je vous demande pardon ?
J - Vous n’avez pas idée du froid qu’il y règne en hiver. Je me souviens, quand j’étais encore enfant, mon père m’emmenait pour faire des parties de pêche sur glace. Le lac se trouvait près de chez nous.
Ianto écarquillait les yeux au fur et à mesure que Jack parlait. Il n’arrivait pas à comprendre si l’homme qui était à côté de lui était devenu fou ou s’il était tout simplement indifférent à son désarroi. Jack remarqua cette inquiétude mais poursuivit la conversation comme si de rien était tout en continuant de retirer les affaires qui pourraient le gêner dans l’eau.
J – La pêche sur glace, si vous voulez savoir, c’est quand…
I – JE SAIS CE QUE C’EST QUE LA PECHE SUR GLACE !
J – Oups, désolé. Je pensais, en vous voyant, que vous étiez plutôt quelqu’un qui écume les soirées mondaines, au temps pour moi. Bref… Une fois, je suis tombé à l’eau. Vous n’avez aucune idée de ce que j’ai pu ressentir. L’eau était glaciale, sans doute autant que celle-ci. Et là, j’ai eu l’impression d’être transpercé par des centaines de lames acérées. Je n’arrivais plus à respirer, mon cerveau était paralysé, je ne parvenais plus à avoir la moindre pensée cohérente. Seules la peur et la douleur étaient devenues mes compagnes. C’est la raison pour laquelle ça ne me dit vraiment rien de sauter après vous, je n’ai aucune envie de les retrouver. Mais que voulez-vous, je n’ai pas le choix.
Le jeune gallois sentit sa gorge se serrer devant autant de courage et d’abnégation. Il commença même a éprouver de l’admiration pour cet homme qui s'était précipité pour se porter à son secours.
J – En fait, ce que j’espérais, c’était que vous repassiez de ce côté-ci de la rambarde pour me rejoindre et que je n’ai pas à sauter à l’eau.
I – Vous êtes insensé.
J – C’est ce que tout le monde dit mais… Vous admettrez monsieur, que moi au moins, je suis du bon côté de la rambarde.
Ianto fixait l’océan, sa respiration était maintenant très rapide. Jack avança sa main doucement dans la direction de l’autre homme.
J – Allez, donnez-moi la main. Vous ne voulez pas faire ça.
Il continuait à avancer la main en tremblant légèrement. Ianto retira la sienne de la rambarde et toutes deux se rejoignirent pour se serrer fermement. Le contact de la peau de l’autre homme électrisa Ianto sans qu’il ne put réellement comprendre pourquoi. Lentement, il se tourna dans l’autre sens pour enfin faire face à Jack.
J – Ouf ! Je m’appelle Jack Harkness.
I – Et moi, c’est Jones, Ianto Jones.
J – Enchanté de faire votre connaissance Jones, Ianto Jones.
Jack, soulagé par la tournure que prenaient les événements, se mit à sourire. Sourire auquel Ianto ne put que répondre tant cette vision lui réchauffait le cœur.
J – Allez-y, grimpez.
Avec précaution, Ianto commença à monter sur la rambarde afin de passer de l’autre côté mais la semelle lisse de sa chaussure, combinée à l’humidité qui avait commencé à se déposer sur la barre de métal le fit glisser et il perdit l’équilibre. Il se retrouva à pendre dans le vide, uniquement retenu par Jack qui avait joint ses deux mains pour assurer sa prise et tenter de remonter le jeune homme.
J – Tenez bon ! Allez, remontez !
Non sans difficulté, Jack aida Ianto à remonter sur la rambarde. Mais le jeune homme glissa à nouveau et échoua dans la manœuvre. Il ne put s’empêcher de crier. La peur prenait le dessus.
I – Aidez-moi ! S’il vous plaît, aidez-moi ! Je vais lâcher.
J – Calmez-vous, je vous tiens.
Jack fixa Ianto droit dans les yeux. Il se voulait rassurant et était profondément déterminé à réussir.
J – Allez, faites un effort.
Ianto recommença son ascension. Jack le saisit sous le bras, puis par la taille. Dans un dernier effort, il le fit basculer par-dessus la rambarde et emportés par ce dernier élan, les deux hommes basculèrent sur le pont. Jack resta un instant allongé sur Ianto, les deux hommes se fixèrent en silence puis l'américain se redressa dans un mouvement vif.
Alertés par les cris, des membres d’équipage arrivèrent en courant sur les lieux. Ils trouvèrent Ianto allongé, essoufflé et visiblement choqué. Jack se tenait agenouillé à ses côtés. La méprise était tellement évidente.
Matelot – Qu’est-ce que vous faites ?
Le pantalon de Ianto déchiré par la chute, la frayeur flagrante qui se lisait dans son regard, l’officier de pont n’alla pas chercher midi à quatorze heures. Jack se remit debout, conscient du fait qu’il s’était mis dans de beaux draps.
Officier – Ne bougez pas de là ! Vite, appelez immédiatement le capitaine !
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