C’est en Perse que l’on rencontre les premiers pantalons féminins. En Europe, le pantalon pour femme est devenu courant au cours du XX
e siècle. Auparavant, à cause des interdits religieux et des valeurs attachées traditionnellement à chaque genre (courage pour l'homme, pudeur pour la femme) s'imposait la différence sexuée dans
l'habillement, et le port du pantalon par la femme était interdit et
condamné.
En France, durant la Révolution, une ordonnance du Préfet de Police de Paris du 16 brumaire an IX (7 novembre 1800) règlemente le port du pantalon pour les femmes, imposant à celle voulant s'habiller en homme dans les quatre-vingt-une communes du département de la Seine et les communes de Saint-Cloud, Sèvres et Meudon de se présenter à la préfecture de police pour y être autorisées.Cette autorisation ne pouvait être accordée que pour motif médical.
Contrairement à ce qui est souvent affirmé, aucune loi n'est venue
généraliser cette restriction. Deux circulaires préfectorales (1892 et
1909) ont atténué l'interdiction et autorisé le port du pantalon féminin
si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d'un
cheval. Pendant longtemps, les femmes ne portèrent pas de pantalon,
suivant l’assertion populaire selon laquelle
une fille qui porte des pantalons est une fille qui se conduit mal, car
une femme honnête a les genoux sales.
Cette réglementation n'a jamais été abrogée. En 1930 la championne
olympique Violette Morris est déboutée de sa plainte contre la
Fédération féminine sportive de France qui l'a radiée à cause de son
comportement et son habillement masculin, à cause de l'exemple
« déplorable » qu'elle donne à la jeunesse.
En 2003, un député, Jean-Yves Hugon, qui proposait de la faire abroger s'est vu répondre par la ministre déléguée à la Parité et l'Egalité professionnelle, Nicole Ameline, que dans ce genre de cas, laisser une loi désuète non appliquée vaut mieux que de faire adopter un texte l'abrogeant. En septembre 2010 les conseils municipaux de Paris, à la demande des
élus Verts et Communiste, a fait la même demande et s'est vu répondre
par le préfet qu'il avait mieux à faire que de l'archéologie législative.Le pantalon n'était toléré que pour les femmes faisant un métier d'homme. Ainsi, en Angleterre, les femmes travaillant dans les mines de charbon de Wigan furent parmi les premières à porter des pantalons pour accomplir leur travail dangereux. Elles portaient une jupe au-dessus du pantalon, mais cette jupe était enroulée jusqu’à la taille pour ne pas gêner leurs
mouvements. Leur tenue choqua la société victorienne de l’époque. Dans l’Ouest américain, au XIX
e siècle, les femmes travaillant dans les ranchs portaient le pantalon pour chevaucher.
Au début du XX
e siècle, des aviatrices et des femmes actives se sont mises à le porter. Par ailleurs, trois actrices célèbres, Greta Garbo et Katharine Hepburn, portaient volontiers le pantalon à Hollywood dans les années 1930,ce qui choquait beaucoup dans l'Amérique puritaine et en crise, mais les deux premières étaient considérées par la presse féminine comme les représentantes d'une sophistication européenne un peu exotique, alors que l'anti conformisme de Katharine Hepburn était mal jugé. Mais contribua très progressivement à démocratiser une tenue « masculine » pour les femmes « ordinaires ».
Durant la Seconde Guerre mondiale,les femmes travaillant dans les usines ou exécutant d’autres « travaux pour hommes », ont commencé à porter les vêtements civils de leurs maris mobilisés, y compris leurs pantalons. Dans l’après-guerre, le pantalon est devenu une tenue de détente acceptable pour le jardinage, la plage, et d’autres activés de loisirs.
Plus tard, dans les années 60, André Courrèges a présenté le pantalon pour femmes comme vêtement de mode, menant à l’ère des jeans chics et des pantalons de tailleur.
Par la suite, l’interdit social pour les femmes de porter un pantalon
dans les écoles, sur le lieu de travail et dans les restaurants chics, a
peu à peu disparu.
De nos jours, la loi soudanaise interdisant le port de tenue indécente est interprétée par les autorités soudanaises comme une interdiction du port du pantalon par les femmes, ce délit étant puni de 40 coups de fouets.