la briqueteuse, les artistes et les mecs du pays de Galles

C'était dans l'Eurostar que les trois jeunes femmes s'étaient rencontrées: la bossue et les deux mignonnettes; la travailleuse manuelle et les deux intellectuelles; la briqueteuse et les deux artistes. Même lorsqu'elles eurent constaté cette statistique : une versus deux : qui se répétait partout dans leurs points communs et leurs points moins communs. Deux venaient du sud de la France, l'autre du Nord, évidemment la bossue.
Elles se présentèrent : Igorine, bossue, grande, édentée mais belle, glorieusement élancée, et harmonieuse, l'ainée malgré qu'elle aussi était dans la vingtaine; Emmeline, mignonne, plus petite, blondinette, gauloise, fonceuse, auteure publiée de plusieurs contes d'enfants; Godinette, adorable, de la même taille que Emmeline, brunette, viking, entreprenante, dessinatrice de bandes dessinées destinées spécifiquement aux enfants. Elles découvrirent qu'elles partaient s'exiler pour le travail au pays de Galles, qu'elles avaient des appartements réservées par les employeurs (ou éditeurs) sur la même rue, du même quartier avec des adresses si proches, qu'elles seraient probablement voisines.
Elles passèrent beaucoup de temps a se découvrir, a partager leurs états d'âmes, a se dévoiler profondément dans leurs attentes de vie et surtout a beaucoup rire de toutes les coïncidences de leurs vies et de cette rencontre incroyable, de parcours qui change les vies.

Elles dormirent toutes un peu et ce fut bien reposé que les trois jeunes femmes, bien mises, jolies, élégantes mirent pied en gare de Londres avant de changer pour le train vers Cardiff.

Et c'est dans le train de Cardiff, qu'elles l'aperçurent pour la première fois ....

Emmeline devint complètement cramoisie. Igorine se mit à cligner des yeux pour mieux distinguer quelque chose de bien spécifique dans son visage. Quant à la plus jeune, Godinette, la viking du trio, elle avait de la difficulté à respirer.

Si ce mec se pointait dans leur wagon ... ah si seulement ....

Grand, aux mains avides de vie, en habit-cravates, si impeccable, une chemise d'un rouge aussi flamboyant que les joues de Micheline, une cravate tachetée de mini-Mickey-Mouse argenté. Assuré et timide, il marchait d'un pas ferme, le mobile à l'oreille, en discussion de chuchotements.

Et oh la, il s'approcha du trio et demanda à la plus grande, qui se redressant du mieux qu'elle put (afin de camoufler la bosse de son dos) (afin de paraitre le plus hospitalière possible) eut le plaisir d'entendre sa voix de superbe gallois contrastant avec tant de charme avec son propre accent francophone dans la langue de Shakespeare ....

Il lui demanda "May I sit with you ladies?"

Oh la ....

A random guy with a mickey mouse tie? You gotta be kidding!!

Polie, bien élevée, Igorine lui répondit « Of course, window seat or aisle ? ».

Godinette regardait Igorine, une pointe d’angoisse se lisait sur son beau visage figé de pamoison devant le bel inconnu au bel accent et aux voyelles langoureuses. Allait-elle tout foutre en l’air alors que le voyage vers Cardiff avait tant d’opportunité de flirt.

Elle prit une longue et profonde respiration et de sa petite voix et de son anglais hésitant, elle ajouta « It will be a true delight to have you with us, monsieur ! »

Les trois filles virent le visage du grand type en costard s’épanouir de plaisir ; les yeux des deux filles du sud de la France et du Gallois anglophone étaient tous en mode flirt.

Igorine murmura à voix basse, croyant que personne ne l’entendrait « mais qu’est-ce que c’est que ce fichu inconnu avec sa foutue cravate de Mickey Mouse, non mais quelle galère ! »

Emmeline qui l’avait entendue, lui donna brusquement un coup de coude bien senti mais ce bel auguste aux yeux scintillants de ciel d’hiver voyant le mouvement et ayant compris que les demoiselles étaient francophones utilisa avec hésitation la langue de Molière pour s’enquérir « Mesdemoiselles, est-ce que je vous dérange ? »

Emmeline et Igorine rougirent – elles étaient vraiment très bien élevées et bien que prises en défaut, leurs manières de gentes dames étaient impeccables.

Emmeline tendit sa petite main toute délicate vers le jeune Atlas Adonisien et en semi-flirt lui susurra doucement :

« Vous allez nous gâter de votre présence, votre français est tout à fait charmant et je m’appelle Emmeline, je vais m’installer à Cardiff pour deux ans et j’espère que nous nous croiserons dans votre belle ville à l’occasion ».

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Les deux heures trente de voyage entre Londres et Cardiff furent un pure plaisir, force fut de l’admettre Igorine (intérieurement évidemment, sa fierté et son sombre orgueil lui interdisant de l’annoncer).

Le jeune gallois s’appelait Ianto, vivait et travaillait à Cardiff, mais il avait fait un voyage d’affaire à Londres, un truc mineur que son patron lui avait confié. La façon que Ianto avait mentionné ce « mineur voyage d’affaire » avait laissé des doutes dans l’esprit inquisiteur d’Igorine, mais Emmeline et Godinette n’y avaient vu que du feu. Ianto avait retiré son veston peu de temps après le départ, mais sa cravate restait bien solidement ancrée autour de son cou blanc (- hum quelle belle peau de nacre – ne put s’empêcher de penser Emmeline) et les trois filles auraient bien aimé pouvoir se délecter d’une plus grande pièce de cette peau satinée. Ils en étaient venus à se tutoyer très rapidement et cette familiarité permit à Emmeline de poser la fameuse question que toutes se posaient d’ailleurs.

« Dis-moi Ianto, ta jolie cravate, est-ce un cadeau ou un achat personnel ? »

« Un ami très cher me l’a offert, est-ce que tu l’aimes ? »

« Bien sur, elle est assez originale »

« Allez dis la vérité maintenant, on est copains, est-ce que tu l’aimes ? »

Emmeline demeurait interdite. Elle voulait flirter le bel Ianto aux yeux d’iris d’été de chaleur torride. Devait-elle donner une opinion franche ?

Godinette pris les devants – « Ianto, elle te va très bien cette cravate, mais l’as-tu vraiment porté pour ton rendez-vous d’affaire ? »

Ianto sourit, ce qui mit Godinette, Emmeline et Igorine dans toutes leurs états – ce que voyez-vous de clin d’œil en sous-entendus, en petits clichés, en petites questions légères, en humour révélateur, le quatuor en route vers Cardiff avait pris immense plaisir à bien se faire plaisir justement.

Plus d’unes des trois filles se demandaient s’il arrivait à Ianto de visualiser des performances de chambre à coucher à plus d’un partenaire ; les hommes grands ont souvent des ces assurances dans la vie après tout.

Mais chacune d’elles, même Igorine qui reconnaissait en son for intérieur qu’il n’était pas tout à fait son type, un peu trop en recul, un pas assez de cela, un trop de ceci …. , même Igorine, chacune d’elles se voyaient très peu en duo exténuant mais combien plaisant dans une chambre à coucher aux nuances de masculin appuyé.

« Effectivement je l’ai porté durant mon boulot »

« Et le client, il a réagit ? »

« Non pas du tout, en fait, j’ai rapidement pris le dessus sur ce client-là ! », clin d’œil malicieux.

Hum, est-ce que Ianto laissait un sous-entendu de multiples possibilités.

Igorine rosissant joliment, ne put s’empêcher malgré ses manières impeccables d’aller droit au but « Ianto, c’est ridicule cette cravate ; ton copain c’est un bon copain ? »

Maintenant voilà-t-y pas (note de l’auteure : navrée fallait un tit brin de québécois dans le texte, c’est un tit peu épuisant d’écrire dans un autre dialecte, je vous lance-t-y le défi pour voir si vous le releviez ?) que le Gallois au sourire de vision hallucinante de rêves d’enchanteresses de bons conseils, devenait tout rose prestement.

« C’est un copain avec un sens de l’humour assez particulier, mais il adore quand je la porte et il va m’accueillir à Cardiff alors je voulais juste lui montrer que … hum … ben que son humour ne m’empêcherait pas de rigoler moi aussi. »

Oh soupirèrent de l’intérieur les trois filles …. Ce type de copain, notre chat est mort. Zut alors sniff sniff.

Cravate mis à part, le quatuor de nouveaux copains continua à flirter et à mieux se connaitre jusqu’à l’arrivée en gare de Cardiff. Ianto se leva galamment le premier, descendit les bagages à mains de ses nouvelles copines, et les apporta avec lui tout en manipulant portes, marchepieds et descente avec l’élégance de son allure virile.

Sur le quai, un homme avec un très long manteau de type ancien militaire l’attendait. Il faisait à peine 1 cm de plus que lui mais il y avait dans le sourire de nouvel étranger une transparence et une humanité et un amour de la race humaine – mais surtout l’attachement au gallois à l’étrange attachement à sa fameuse cravate.

Sans aucune gêne, les deux hommes s’enlacèrent et l’étranger osa même poser ses lèvres sur la joue d’Ianto qui le laissa faire.

« Eh bien mon cher, tu en as rapporté d’étranges bagages à mains ! »

« Ce sont les bagages des jolies demoiselles avec qui j’ai fait le voyage », il y avait une certaine sonorité, pour ne pas dire (cliché mais que voulez-vous l’humour sans cliché, pas tellement évident) sonorité certaine, dans le ton d’Ianto. Il venait de passer un type de communication entre les deux hommes qu’Igorine, la plus leste et la plus rapide (malgré cette fichue de bosse) n’avait pas manqué.

« Jack, je te présente Igorine, jeune française, briqueteuse de talent, qui vient à Cardiff pour construire de belles maisons »

« Igorine, enchantée de faire votre connaissance », Jack lui lança et plutôt que de lui serrer la main qu’elle lui tendit, il la lui baisa.

Igorine fort touchée par l’apparition de ce majestueux spécimen masculin, fort de son goût d’ailleurs, en resta épatée et écarlate.

Ianto voyant son copain flirté ouvertement devant lui, s’empressa de remettre à Igorine son bagage.

« Et pour qui allez-vous travailler dans notre belle cité mademoiselle Igorine ? »

«La firme de construction de l’architecte S. Gill Inc. On me dit que c’est vraiment la meilleure firme de toute l’Angleterre. Vous pouvez le confirmer peut-être ?

Jack lui tenait toujours la main, Ianto lui présentait toujours son bagage, lorsque Micheline apparu derrière la grande bossue

« Ianto, tu me présentes à ton copain ? »

« Emmeline, je te présente mon patron Jack Harkness, mon patron et ami »

« Jack, Emmeline, auteure de contes pour enfants, son éditeur l’installe ici pour l’inspiration du climat »

Jack laissa glisser de son étreinte la main douce et féminine d’Igorine pour s’emparer avec prestance et chevalerie de celle de Micheline.

« Mademoiselle Emmeline, bienvenue à Cardiff et puis-ce nos paysages si charmants et nos modestes lacs vous inspirer de longues soirées dans le cœur même de votre imaginaire. »

« Oh monsieur Harkness, quel bel accueil », Emmeline soudainement n’en voulait plus au bel Ianto de préférer ce beau chevalier chevaleresque et intrépide. Elle reprenait espoir de partager – qui le sait (ben l’auteure ici le sait mais enfin bref) – le lit des deux impérieux mâles au cœur même de leur force génératrices d’étincelles (à ne pas en démordre !).

«Hum hum » Ianto toussotait doucement « Jack voici ma troisième compagne, mademoiselle Godinette »

Jack retenait Micheline de la main droite et étendit sa main gauche vers une Godinette frémissante, gémissante, ahurie par toute cette beauté immatérielle masculine autour d’elle.

Ianto jaloux, jeta à ce moment un coup d’œil à Igorine, l’oubliée des desseins de Jack et vit souder au fonds des yeux de la bossue, élégante et jolie néanmoins, cette douleur, perverse, inavouable, des amours interdits mais incontournables.

Mais pourquoi donc son Jack devait-il toutes les faire tomber sous son regard de fleurs de lilas de printemps en feuilles et en éclosions ?

Oui, pourquoi donc ?

Les trois demoiselles sous le charme durent se résoudre à laisser aller les deux tourtereaux. Il y avait dans le pli du sourire d’Ianto et dans sa main sur le bras gauche de Jack un degré de possession non-négligeable. Passer le temps du flirt dans le wagon du train. Le gallois était dans son pays, et reprenait ses conquêtes chéris.

Ignorine, Godinette et Emmeline venaient de se retrouver gros-jean comme devant et furent des adieux et des promesses de répondre aux coups de fils (carte d’affaires ayant été échangés avant qu’Ianto prenne la mesure du contrat de décapiter les jeunes dames sur place avec un coupe-ongles mal affilé.)

Sur le quai, tristounette Godinette, soupirante Emmeline et bossue sans trop d’aspérité amère Igorine, prirent en main leur bagage (dont les sangles étaient encore chaudes des paumes d’Ianto) et se dirigèrent vers la direction des taxis. (Leurs bagages complets leur seraient livrées directement dans leur nouvel appartement, courtoisie de leurs employeurs).

Elles eurent un énorme fou rire quand devançant les taxis, trois larges voitures européennes et trois fabuleux jeunes conducteurs les attendaient, cartons hauts levés avec leurs noms.

Elles s’engouffrèrent toutes dans la voiture de la compagnie S.Gill Inc. Elle était plus large, plus spacieuse et les yeux noirs et larges du conducteur venaient d’effacer tous relents de Jack et de son bel Ianto.

Les deux autres voitures avaient néanmoins suivi la première - car chaque conducteur avait des consignes strictes envers la sécurité des jeunes dames étrangères.

Les trois voitures se stationneraient élégamment (i.e. dans n’importe quel sens, et même une carrément sur le trottoir) et les trois conducteurs mirent pieds à terre et vidèrent le coffre de leurs voitures – des surprises de bienvenues attendaient les charmantes immigrantes de douces langues françaises.

Il y avait des paniers de nourriture entre autres et les jeunes conducteurs ne se laissèrent pas prier longtemps pour tout ranger, et par la suite se rendre dans l’appartement de Godinette – elle avait le logement le plus intéressant – deux belles grandes chambres, un salon tout bourgogne, et un foyer avec de belles bûches d’érables et de chênes pour se réchauffer.

En mode flirt, malgré s’être faite rejeté de la main (virile) d’Ianto, les filles avaient décidé, sans repentir de bien fêter et de bien boire leur arrivée en sol du pays de Galles.

(Fermez vos yeux si vous n’avez pas l’âge légal, gentes lectrices et gents lecteurs)

Après avoir avalé tout le champagne fourni par la maison d’édition de Godinette, cette dernière choisit le conducteur de la firme S.Gill Inc. et le prenant par le bras, moins appétissant que celui de Jack mais ….. Le menant directement dans la chambre qu’elle avait fait sienne : la bleue royale, aux rideaux opaques, aux images de plage au dessus de son lit. Il n’en fallut pas plus pour qu’Igorine, moqueuse mais envieuse, saisisse la main du conducteur de la maison d’édition d’Emmeline et lui susurra avec un faux accent français hyper-amplifié « Voulez-vous coucher avec moi, ce soir ? » elle saisit les clés de son logement, ne lâchant pas le bel (mais bien moins beau qu’Ianto) (et plus petit) spécimen britannique (car ce conducteur-là, au prénom de Ryan, venait de Londres) le mena fermement de l’autre coté de la rue.

Emmeline eut droit ce soir à la première représentation des activités nocturnes (et parfois diurnes) et exhaustives d’Igorine !!! Jamais de rideaux fermés chez Igorine.

Emmeline riait seule, ses lèvres dans la dernière coupe de champagne disponible, quand le dernier conducteur, qui n’entendait pas demeurer en reste, la saisit par la taille, et prestement la leva, et la jeta carrément sur le lit de l’autre chambre. Peu de préambules … mais Emmeline ne s’en plaint pas.

Trois semaines plus tard.

Emmeline et Godinette revenaient de faire des courses au cœur du marché central de Cardiff. Auteures toutes les deux, leurs heures de travail ne suivaient pas la norme habituelle.

Quelle ne fut pas leur surprise en arrivant près de leurs demeures respectives de voir un grand mec marchant d’un pas ferme vers la demeure la plus près de celle d’Igorine – et de reconnaitre ce grand mec !

Jack Harkness.

Même de dos sa silhouette était tout à fait reconnaissable.

Godinette tomba un léger coup de coude à sa compagne et lui murmura tout doucement «Tu penses comme moi ? On le suit pour être sur ? »

Comme de fait, Jack entra dans le bâtiment voisin de celui d’Igorine.

Les deux françaises ne purent s’empêcher de se poser multiples questions.


Depuis leur arrivée en terre galloise, et leur première nuit très abreuvée et assouvissant, les trois demoiselles n’avaient pas eu d’autres rancarts et surtout, n’avaient jamais reçu la moindre nouvelle de leur compagnon de train ou du compagnon dudit compagnon. Le boulot avait commencé dès le lendemain, la routine de leur immigration prenant le dessus sur toute autre activité diurne … ou … nocturne.

Mais revoir Jack Harkness sur leur rue, dans leur quartier, si près d’elles toutes, allaient les mener dans des extravagances auxquelles elles-mêmes n’auraient osé s’y aventurer.

Ah les immigrations et les pays étrangers et les grands aventuriers aux yeux bleus !

Godinette enjoignit Emmeline à se joindre à elle dans sa cuisine, et tout en préparant deux bons chocolats chauds, les dames dans leurs imaginaires se mirent à échelonner plan par-dessus plan pour s’assurer de remettre Jack sur leur chemin lors de sa sortie de l’autre logement.

Godinette avait un esprit assez tordu et alla rapidement prendre une douche pendant qu’Emmeline rangeait les courses d’une main et signalait le portable d’Igorine pour la faire quitter son chantier et revenir au domicile. Godinette sortit de sa chambre de bain complètement dévêtue et s’empressa d’enfiler le jeans le plus serré de sa garde-robe et du maillot le plus moulant de sa collection – d’un rouge vif et ardent. Emmeline qui n’était pas chez elle, dut se contenter de son apparence actuelle, mais elle brossa longuement sa chevelure blonde avant de se remettre un brin de mascara du noir d’enfer le plus marquant.

Puis bras-dessus bras-dessous, elles ressortirent dans la rue, à l’affut – de la sortie de Jack !!!

Si seulement elles avaient su ce que faisait Jack au même instant ---- dans la chambre de bain de son hôte --- ce gallois trépignant d’hormones et intrépide de sa soif masculine oh trop virile.

Si seulement elles avaient su ….

Oh !

Si seulement elles avaient su ……

Igorine arriva rapidement, les cheveux en broussailles, la bosse tressaillant, les vêtements de travail tachés de ciment et rejoignit ses deux copines qui marchaient de long en large sur la rue, changeaient de trottoir à l’intersection, revenant constamment sur leurs pas, afin de ne pas manquer la sortie de Jack. En fait de prédateurs, on avait vu mieux dans n’importe quel navet de série B au cinéma. Mais leurs hormones les empêchaient de bien réfléchir à leurs actions. Godinette surtout, était travaillée, de l’intérieur – sa libido ayant atteint un apogée rarement tâtonné précédemment dans sa vie de bonne jeune fille rangée. Godinette voulait à tout prix être remarquée par Jack lorsqu’il sortirait de l’édifice. Elle avait déclaré à Emmeline qu’elle refusait d’admettre que ce fabuleusement beau Jack puisse n’être que simplement gay – surement, il y avait en lieu la possibilité d’apprécier le corps féminin avec toute la puissance à sa portée de ce magnifique corps d’homme qu’il daignait porter jour après jour, quotidiennement, journalière ment, au sus et au vu de toutes et chacune dans Cardiff.

Igorine, la bossue mignonne, entra chez elle rapidement, pour au moins passer une débarbouillette proprette sur son joli mignon et enfilée elle-aussi un accoutrement plus doux, plus féminin, franchement racoleur en fait. Mais juste comme elle traversa son salon rapidement, se déshabillant rapidement (allez à droite la veste de travail, à gauche le jeans de travail, oups par là le soutien-gorge de travail) quelle ne fut l’exclamation qu’elle lança quand elle aperçut dans la baie vitrée …..

Vite portable en main, porte déverrouillée, elle fit entrée ses congénères en crime passionnel et d’espoir libidique, sans même se sentir nue ….

Les trois jeunes filles s’assirent, cœurs battants, en le trio de jeunes femmes eut droit à un spectaculaire spectacle de sens, de la sensualité et elles n’eurent assez de leurs yeux pour admirer dans cette belle baie vitrée claire …. L’union, oh mais quelle union, de deux grands fabuleusement ravissants et adorables hommes !

Si seulement elles savaient... oh si seulement elles savaient ….

Jack était installé sur le plancher du salon opposé à celui d’Igorine et vigoureusement, inlassablement, avec un assortisse ment de détails visuels …

Ianto était installé sur Jack … et ….

Si seulement elles savaient … ce que le duo d’intrépides jeunes gens (et non, ni Ianto, ni Jack, n’avaient en tête de vaches aussi sanctifiées furent-elles) auraient accepté de partager de leurs jeux de cavalerie de mardi après-midi dans le très simple, et très masculin, salon de Ianto Jones, voisin en visu direct d’Igorine, la bossue (nue), du trio des immigrantes françaises de Cardiff.